mercredi 26 décembre 2007

La naissance du tissage de la soie à Lyon

Naissance du tissage à Lyon

En 1466 Louis XI sollicite la ville de Lyon pour qu’elle installe dans ses murs des métiers à tisser la soie afin que l’importation venant d’Espagne ou d’Italie soit freinée. Ville marchande, ville de foires, elle va refuser au prétexte de ne pas vouloir mécontenter les riches marchands du nord de l’Italie. C’est la ville de Tours qui accueillera les premiers ateliers de tissage. François 1er va revenir à la charge. En 1536, il accorde à Lyon le privilège du tissage des fils d’or, d’argent et de soie. Etienne Turquet et Barthélemy Naris, deux négociants d’origine piémontaise, vont être les pionniers de la soierie lyonnaise. A la fin du XVIème siècle, naît la « Corporation des ouvriers en drap d’or, d’argent et de soie » qui fait travailler 10 000 Lyonnais. En 1667 Colbert organise par une ordonnance royale, la Grande Fabrique qui regroupe tous les acteurs de la production de soieries. Il définit également les exigences de qualité qui satisfassent le Garde-Meuble royal. Les tisseurs travaillent essentiellement au pied de la colline de Fourvière, dans le quartier notamment de Saint-Georges. Ils ne viendront en haut des pentes et sur le plateau de la Croix-Rousse qu’à partir de 1815 quand la mécanique de Jacquard, installée au-dessus des métiers, sera au point et nécessitera des plafonds à plus de 4 mètres de hauteurs. Si au départ, marchands et ouvriers ne formèrent qu’une même corporation, à partir du XVIIIème siècle la Fabrique lyonnaise comporte trois classes distinctes. Les « négociants » appelé également les « marchands-fabricants » et plus tard les « soyeux », les « maîtres ouvriers » ou « chefs d’atelier » et les « compagnons ».

A propos de l’organisation sociale de la Fabrique
Le négociant : C’est un entrepreneur capitaliste. Il n’est pas un simple commerçant mais plutôt un marchand faisant fabriquer. Il se procure la matière première, fait teindre, se tient au courant des modes, choisi le dessin et passe commande au chef d’atelier. « C’est l’industriel véritable » écrira Monfalcon, représentant type de la bourgeoisie lyonnaise de l’époque.
Le chef d’atelier : C’est un tisseur domicilié et propriétaire de métiers. Il est obligé de travailler pour le compte du fabricant et sous son contrôle mais il n’est pas un salarié. Il ne vend pas au négociant l’étoffe produite de ses mains. Ce dernier qui lui fournit la matière première et le dessin, lui paie un prix de « façon » au moment de la livraison du tissu.
Le compagnon : C’est un ouvrier travaillant et vivant chez le maître ouvrier sur des métiers appartenant à ce dernier. Il est payé par le chef d’atelier.

Pierre Charnier, chef d’atelier et premier fondateur de la « Société de Surveillance et Indication Mutuelle » (première nom du mutuellisme) en 1828, fait remarquer : « La canuserie ou classe de tisseurs est divisée et subdivisée comme la société. Elle a ses pauvres et ses riches, ses aristocrates et ses humbles sujets ».

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